Salut les petits lapins,
Que vous soyez étudiant studieux à l’approche des rendus, auto-entrepreneur ou que vous travailliez en agence, vous avez certainement déjà dû expérimenter la douloureuse entreprise de boucler un projet toute la journée puis toute la nuit durant, puis la journée suivante. S’il est un fait que cette laborieuse entreprise forge le caractère, elle n’en demeure pas moins éprouvante sur les plans mentaux et physiques. Fort de mon expérience en la matière, je vous propose quelques tips qui feront de vous le Bear Grylls de la nuit de taf !
Allons-y tout de go :
1 – Préparez en amont le nécessaire de survie indispensable
Gardez dans un tiroir les effets suivants :
– T-shirt/Chemise propre, caleçon/slip en coton, chaussettes confortables, propres également de préférence et préservez le tout de la poussière à l’aide d’un sachet en plastique.
– Un baise-en-ville de faible encombrement contenant brosse à dent, dentifrice, déodorant et nettoyant visage si comme moi vous avez la peau grasse.
– Une serviette à main propre, dont nous relaterons l’importance plus tard dans ce billet.
– Un paquet de gâteaux secs (évitez les chamonix et autres barres chocolatées trop riches, consommées à outrance elles vous vrilleraient le concasseur)
– Un cachet de doliprane soulagera vos articulations endolories le lendemain de l’épreuve.
2 – Anticipez :
Fiez vous à votre instinct pour qu’à l’image des partenaires de Rocco vous sentiez le coup venir. Si votre deadline est dans 4 jours par exemple et que vous êtes déjà à la rue, il est préférable de ne pas ajouter le stress de la deadline à la fatigue. Le soir idéal étant la nuit du Jeudi à Vendredi : ça vous laisse le week-end pour vous en remettre (vous irez boire des bières Jeudi prochain). A ce propos, il est conseillé de couper votre téléphone, votre facebook, votre messagerie, bref, toute source de distraction 2.0 : les messages de vos camarades de beuverie pourraient insidieusement vous détourner de votre objectif; la chair est faible et aisément corruptible comme chacun sait.
Parfait, nous voilà à pied d’oeuvre: il est 19h et tout le monde vaque (meuh) c’est le moment de s’y mettre
3- Si vous êtes seul dans les locaux, enfermez-vous.
Ça peut paraître con, mais rappelez-vous que le besoin de sécurité est number two dans la pyramide de Maslow. De plus, votre cerveau reptilien guidé par l’instinct de survie scanne en permanence et de manière inconsciente votre environnement à la recherche de danger. Or il n’est pas rare d’entendre au beau milieu de la nuit un plancher qui craque, un chat qui feule ou une poivrasse hurler dans la rue. Les verrous tirés empêcheront votre esprit concentré de se perdre en vaines et inopportunes considérations.
4 – Choisissez soigneusement l’ambiance musicale
Je vous orienterais vers une musique rythmée à volume soutenu, mais pas assourdissant. Elle fera office de meneur de galère et imprimera à votre cerveau la cadence adéquate. Au fur et à mesure que la nuit avance, faites-vous plaisir avec cet album de chanson française que personne n’aime à part vous (Arne Vinzon, si tu me lis…) et chantez à tue-tête, ça vous tiendra éveillé. L’avantage de rester seul à bosser c’est que personne ne viendra discuter vos choix musicaux, c’est toujours ça de pris.
Astuce : Sachez qu’écoutez de la musique inédite stimulera votre créativité, à condition que ça vous plaise naturellement. Les webradios d’artistes des spotifys et autres deezers sont un bon moyen de découvrir quelques pépites égarées.
5 – Pensez à manger et à boire
Votre cerveau en pleine ébullition a besoin d’énergie en ces temps difficiles : tapez-vous les gâteaux secs. Si vous n’en avez pas, empruntez un truc qui traîne dans le frigo commun en prenant garde à l’odeur et à la date de péremption. S’il n’y a pas de frigo, mettez plus de sucre dans votre café (pas 25 non plus, hein). Un café que vous ferez léger, ça ne sert à rien de passer un pétrole où la cuillère tient toute seule dans le mug sans toucher les bords, ça ne vous tiendra pas plus éveillé et vous provoquera la colique redoutée (surtout si vous avez bouloté cette barquette ouverte de carottes râpées dans le frigo malgré mes recommandations).
Buvez de l’eau en quantité et proscrivez l’alcool, avec la fatigue ça ne vous ferait piquer du nez que plus vite.
6 – Allumez les lumières
Evitez les éclairages trop tamisés, ça endort. Les lumières directes type lampe de bureau vous fatigueront les yeux par leur action éblouissante. Optez pour un éclairage d’ambiance relativement vif mais bien réparti. Par contre méfiez-vous si les fenêtres sont ouvertes sans moustiquaires par chaude nuit d’été, les moustiques mettront vos nerfs et votre derme à rude épreuve, sans parler des chauve-souris.
Marrez-vous mais ça m’est déjà arrivé : J’ai fait un bon de 15 mètres quand la bête à traverser mon champ de vision et après bonjour pour la foutre dehors (je vous expliquerai comment j’ai fait une prochaine fois); le seul intérêt c’est qu’elle bouffera les moustiques présents dans la pièce.
7 – Faites des pauses
Votre ouvrage étant de taille, Le Descartes qui sommeille en vous aura pris soin de le morceler en autant de petites tâches, de les prioriser et de les résoudre les unes après les autres. Parfait, mais prenez le temps quand la lassitude se fait sentir au terme de l’une d’entre elles de vous lever et de déambuler pour vous dégourdir les quilles.
Passez en monde vieux : allez çà et là sans objectif précis pendant quelques minutes, regardez par la fenêtre, passez votre doigt sur la poussière des meubles, regarder les cadres ou le bronx sur le bureau de votre collègue. Cette coupure reposera votre cerveau éprouvé et vous prémunira de la phlébite (c’est pas le moment, déjà que vous avez la chiasse).
Un bon truc c’est de ponctuer ces quelques minutes de répit par un consciencieux lavage des mains et des avant-bras. Cette action rafraîchissante est un vrai bienfait, surtout si comme moi vous avez l’habitude de cliquer d’une main et de mettre l’autre en soutien du menton avec votre doigt sous le nez. Si vous travaillez en agence, c’est précisément en cet instant que la serviette propre de votre attirail prend toute l’étendue de son utilité : Servez-vous en pour sécher bras, mains et éventuellement visage. Vous conviendrez que c’est plus agréable que l’essuie-main poisseux dont tout le monde se sert depuis des années (sans jamais personne pour le ramener chez soi et le laver) et dont l’usage fait des pieds des mains.
8 – Restez cool
Vous allez fatalement vous énerver, les raisons ne manquent pas : ordinateur ou programme planté, manque d’inspiration, bug et surtout fatigue, nervosité, stress … Pour l’ordi en plantage chronique il n’y a malheureusement pas de remède miracle à part un pomme+s toutes les 20 secondes. En revanche si vous êtes en phase de production graphique ou en développement, il peut être salutaire d’énumérer le problème à voix haute comme si vous l’expliquiez à un collègue, de vous l’expliquer en quelque sorte (ça fait un peu schizo, mais comme vous êtes tout seul vous vous en foutez). De cette façon vous pourrez calmement et méthodiquement identifier la virgule oubliée dans votre code ou recentrer votre créa au besoin du client. Si ça ne passe pas, reprenez à l’étape 7.
9- À un moment, dormez quand même
Investi de votre mission sacrée, vous vous sentez un être exceptionnel, une légende vivante du travail accompli prêt à braver la fatigue et l’engourdissement jusqu’au petites heures. Mouais, n’oubliez pas que demain il y a quand même école. Si votre but est de vous barrer en lousdé à la pause de 11h, vous n’avez aucune raison de veiller si tard sur un travail que vous auriez pu différer au lendemain, plus alerte et plus efficace qu’en ces conditions pénibles. Hein quoi, la deadline, bon ok, ok, mais d’où l’intérêt d’anticiper (point 2).
C’est comme au volant la nuit, ne jouez pas les héros. Quand vraiment vous ne tenez plus, squattez le premier canapé qui passe, programmez votre réveil et dormez une paire d’heure. A votre réveil vous serez plus productif qu’en mode zombie.
10- Et le lendemain…
Vous aurez encore besoin d’énergie pour régler les dernières pétouilles de votre projet, c’est une certitude. Faites pour le mieux mais sans trop forcer. Même si ça vous démange, évitez au maximum les jérémiades et contenez vos sautes d’humeur : votre acte de bravoure pourrait passer pour une pathétique tentative d’attirer l’attention sur vous. À l’heure de table, octroyez-vous un petit gueuleton à l’extérieur, vous ne l’avez pas volé. Un repas copieux vous remettra d’aplomb pour clore en beauté cet épisode singulier; toutefois prenez garde à ne pas vous goinfrer d’une nourriture trop riche sous peine de ressentir un coup de barre fatal à tout effort de productivité.
Voilà, c’est tout pour cette fois, bon week-end et bonne nuit les petits lapins.
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