Happy Hacking Days 2014 – On y était !

Journal de bord d’une aventure humaine et technologique hors-norme !

Salut les p’tits lapins, c’est encore moi, papyloof !

Vous vous rappelez j’avais écris un article sur la survie en agence, c’était marrant hein ?! Aujourd’hui je vais vous raconter mon week-end dernier. pour changer je ne suis pas allé pêcher dans la Deule, j’ai participé avec 2 autres membres d’On prend un café + un comparse de chez CGI aux Happy Hacking Days 2014.

Equipe HHD

Avant de vous narrer cette histoire, quelques informations sur cet événement : organisé par Click and Walk et Kikai Mining, les HHD14 (ça va plus vite à écrire) ont rassemblé plus de 60 de participants répartis en équipe dans un seul but : penser, designer et développer l’appli mobile la plus fun, le tout en 48h !

Savez-vous ? J’ai toujours été fasciné par les grands journalistes d’investigation: Harry Roselmack, Patrick Chêne, Nicolas Hulot pour ne citer qu’eux ! C’est pourquoi je vais vous la faire en mode « journal du capitaine », immersion totale comme si vous y étiez (l’odeur de transpi en moins ce qui n’est pas plus mal pour vous). Allez c’est parti !

Vendredi 18h50.

Je veux bien louper la partie de pêche hebdomadaire mais sur certains trucs je transige pas. Alors avant de partir, je programme l’enregistrement de « vivement dimanche » sur mon magnétoscope en showview.

Vendredi 19h.

Vianney, Seb, Tcharlie et moi-même partons bras dessus bras dessous direction la Plaine Image. En chemin, Seb se trompe de parking et nous emmène chez Ankama, heureusement que notre dispositif ne tourne pas autour de la géolocalisation, sinon c’était mal barré.

Vendredi 19h15

Une souriante jeune fille nous accueille, nous offre un badge et un joli T-Shirt. On nous fait signer une décharge concernant le droit à l’image, apparemment on va passer à la télé ! Au risque de la réveiller, j’appelle ma mère pour la prévenir de changer de chaîne et de rester en alerte.

Une fois la brouette de matériel déposée, nous avançons vers le bar. Nous y retrouvons Lionel Damm buvant de la bière. Le doute m’habite tout à coup ! Puis-je moi aussi boire un bière ? Si oui, ne vais-je pas perdre en efficacité dans cette longue course de fond qui s’annonce ? Ne vais-je pas comme d’habitude avoir envie d’en reprendre une autre après ?

Vendredi 20h30

L’apéro est terminé (j’ai finalement bu une bière, je ne tenais plus). Chaque groupe se présente et parle de son projet, il y a des idées plutôt loofs : Le shazam de la blague, le meetic de la beauté intérieure, la machine à bonheur … tout ceci met l’eau à la bouche, il va y avoir du sport !

De notre côté, nous avons pensé à un gameplay de type arcade: jouer aux jeux électroniques étant pour nous ce qui a de plus fun au monde après les vieilles pubs Kinder et un week-end au Center Parcs de Chamouille.

Notre jeu relatera l’aventure d’un spationaute québécois en orbite dans sa capsule. Prévenu par texto de l’accouchement imminent de sa femme, Félix Beaujardin (car c’est son nom) devra rejoindre la maternité au plus vite. Notre ambition pour ces HHD14 est de développer / designer la première phase de son périple : la chute depuis sa capsule spatiale vers la terre ferme qu’il devra effectuer en un minimum de temps en évitant peu ou prou les ennemis volants qui croiseront sa descente (on verra la phase 2, la course à dos de cochon, l’année prochaine).

DosmoDash

Allez hop hop au boulot !

Vendredi 21h

Feu ! Tout le monde sort son ordinateur et moi le bloc à dessins, à la grande surprise des gens venus amicalement nous saluer soit dit en passant. Je leur ai expliqué que le bestiaire de notre jeu allait être dessiné, scanné puis colorisé et que c’est pour cette raison que je n’avais pas besoin tout de suite de mon ordinateur. Pendant ce temps, Vianney qui avait fait 2 tutos sur le sujet avant de venir explique à Seb et Tcharlie le fonctionnement du framework Unity qu’ils ne connaissent pas mais qui a l’air d’envoyer le saindoux !

En résumé, entre le mec qui dessine sur papier et les autres qui découvrent le framework, tout le monde a dû se dire que les vieux là, ils étaient complètement aux fraises et qu’ils étaient juste venus pour manger gratos. Fi donc !

sketchHHD14

Vendredi 22h30

Il est temps de se ressourcer avec une frugale collation, j’invite mes compères à me rejoindre. Seul Seb semble intéressé, les deux autres sont déjà à donf.

Le coin « Happy Lunch » est richement achalandé, on se croirait au rayon frais de Monoprix: Pizzas, sandwiches, Ouiches Lorraines … Il y a de quoi nourrir un régiment. Côté boisson : Café à volonté (indispensable), eaux minérales et sodas à profusion, il y a même une tireuse à bière.

J’opte sagement pour une salade verte et une bouteille de San Pellegrino, Seb quant à lui prend des pâtes carbos qui font fondre sa fourchette en plastique (véridique). Amusés par cette cocasserie et finalement repus, nous retournons à nos tables de travail.

Samedi 2h

Après avoir taillé mes crayons et épousseté les rognures de gomme, je m’en retourne chez moi. Nous avions stratégiquement convenus de nous coucher tôt le vendredi afin d’en garder un max sous la pédale pour la suite. Je salue mes comparses en leur souhaitant à tous une bonne nuit réparatrice.

Samedi 8h30

Un silence religieux règne dans l’enceinte de la Plaine Image alors que j’en passe le porche. De gentilles dames en tailleurs sont là pour m’accueillir. Elles font partie du personnel de Flunch Traiteur et me proposent du café. Elles ont ramené en sus des panières entières de pains au chocolat, de macarons et autres mignardises. L’ensemble est parfaitement délicieux ! C’est décidé, je passe mes prochaines vacances ici.

En entrant dans l’Open Space, ça sent le Poney Club et de Red Bull chaude. À vue de nez peu de gens ont dormi, galvanisés qu’ils sont par la flamme de leurs passions respectives. Face à cette nouvelle expression de la fougue de la jeunesse, des larmes d’émotion me perlent aux paupières alors que je reprend place au métier à tresses. Il est temps pour moi de sortir l’artillerie, je branche le 27 pouces, le scanner et la Wacom. Sur base des crobards de la veille, j’ai pour objectif de livrer l’ensemble des sprites aux devs pour midi.

Samedi 9h

Mes 3 acolytes sont de retour. Apparemment, quelques finesses dans la stratégie leur ont échappé, ils ont en effet travaillé jusqu’à 5h comme des gros « bourrins de leurs mères », me disent-ils. Ils me dévoilent le fruit de leur labeur, des carrés et des triangles aux couleurs vives se déplaçant verticalement par l’action de mes pouces moites sur la surface tactile du téléphone.

J’ai l’impression de voir notre enfant bouger sur une échographie, l’espoir et la joie me submergent face à tant de splendeur, je pleure à nouveau.

Samedi 13h30

Ayé, j’ai fini les sprites avec le retard conventionnel. Le jingle des HHD14 retentit, claironnant qu’il est l’heure de manger. Cette fois ce sont les restaurants Quick qui fournissent le miam-miam. des dizaines de Giants et une tonne de frites dont il ne restera ½ heure plus tard que d’éparses reliquats. L’ambiance entre les différentes équipes demeure excellente, les développeurs rivalisant de fines plaisanteries sur tel ou tel framework.

Ne faisant pas partie du sérail, je ne comprends pas tout bien sûr. Ne voulant pas être en reste, je tente un calembour à propos du COMMIT (un truc liée aux bases de données ou je sais pas quoi) : « C’est pas seulement des peintres tes amis, c’est aussi des COMMIT, hein. » Étrangement ça les a pas fait marrer, je comprends pas pourquoi.

Samedi 15h30

Les organisateurs nous ont préparé une surprise, tout le monde est invité à se rassembler autour de la coursive donnant sur le plateau de l’imaginarium en contrebas. Les représentants du collectif Parkour59 investissent alors le lieu et se lancent dans un frénétique ballet acrobatique à base de mistyflips, de saltos arrières et de popopopop :

Au terme de cette incroyable performance, je ne peux m’empêcher l’espace d’un instant d’envier la vigueur et l’agilité de ces jeunes yamakasis roubaisiens, je pince alors mes poignées d’amour et pleure une nouvelle fois avant de retourner travailler.

Samedi 17h

En parallèle des Happy Hacking Days 2014 sont organisés des séances de découverte du code informatique à l’intention des plus jeunes. Ainsi nous recevons la visite de gens de l’extérieur en baguenaude faisant le tour du proprio avec leurs enfants. Ces derniers semblent impressionnés par mes dessins et me félicitent pour mon coup de patte, résolu à ne pas pleurer cette fois je ravale mes sanglots et les remercie humblement pour ces compliments.

Samedi 21h

Le projet avance bien, les 3 power-devs font des merveilles ! Quant à moi je progresse à présent sur les décors.

Samedi 22h

Nous avons rendez-vous Seb et moi avec Arnaud. Je m’aperçois que je ne vous ai pas encore parlé d’Arnaud. Il est avec la übercool Frédérique le co-organisateur des HHD2014. Arnaud est un français expatrié aux ‘stazunis. Il ressemble à Charmant dans Shrek, mais version tongs-chemisette, cool tavu… Bref, Seb et moi avons rendez-vous avec lui pour préparer notre pitch.

C’est vraiment génial, organiser en plus du reste un atelier viennoiserie au milieu de la nuit pour faire soi-même ses pitchs, ça c’est de la disruption, mec ! Sauf qu’en fait le pitch en question c’est pas du tout ça, c’est l’autre nom de la présentation de notre projet le lendemain devant le public, amusante méprise.

Nous nous installons avec Seb sur l’estrade et entreprenons de relater dans les 4 minutes imparties les arcanes techniques et graphiques de notre projet. Au bout d’une minute, Arnaud m’arrête car mon ton est inadéquat. Il m’explique que j’ai la voix monocorde, que c’est chiant là mais que c’est normal car je n’ai pas l’habitude de parler en public, que c’est pas grave on va la refaire et ça va le faire !

Je passe donc en mode diaporama de mariage et travaille à rendre mon exposé plus vivant. Arnaud me félicite, c’est pas encore ça mais c’est déjà mieux. Je fais un aparté : C’est vraiment formidable d’en apprendre autant sur soi-même en si peu de temps. Moi qui présente les axes créas chez les clients et donne régulièrement des formations, je ne savais pas jusqu’alors que j’étais nul en fait, que j’avais le flow d’Yves Mourousi sur une rythmique de berceuse. Putain c’est vraiment mortel ces HHD !

Ayant une urgence à gérer, Arnaud nous quitte. Nous repartons travailler.

Dimanche 6h15

Vianney nous avait abandonné quelques heures pour faire le ménage chez lui (véridique), Seb quant à lui était parti jouer les belles au bois dormant dans l’espace « Happy Dodo ». Je demeurais seul aux côtés de l’inébranlable Tcharlie (encore que j’ai pas posé la question à sa copine). Remplissant ma perfusion de café, je m’interrogeais sur le dilemme fatidique : dormir ou pas dormir. J’optais pour la seconde option, de peur d’aller me coucher et de me réveiller le lundi avec les yeux en boudaine d’ours en ayant tout raté.

Les versions alpha-beta-gaga s’étaient succédées tout au long de la nuit, toujours plus abouties, ça commençait vraiment à avoir de la gueule ! J’avais plié les animations, les décors, j’attaquais alors l’interface.

Dimanche 11h

Après un finish homérique, le projet était finalisé dans le cadre que nous avions défini. Épuisés mais bienheureux, nous nous passons le téléphone, jouant comme des enfants, multipliant les records en riant aux éclats. Au terme de cette virile effusion, nous nous flagornons les uns les autres.

Dimanche 13h

H-3 avant la fameuse présentation face aux public. Quick a rapporté une nouvelle fournée de hamburgers bienvenue. L’heure est à la détente, la majorité des équipes ayant bouclé leurs projets dans les temps.

Dimanche 13h30

Rien de neuf alors on fait un baby.

Dimanche 15h30

Nous avons fait le choix de passer les premiers pour enfin pouvoir enfin boire de la bière sans remords. La présentation se passe bien, je parviens à ne pas bredouiller et la démo live du jeu par Seb ne bugue pas. Une fois descendus de l’estrade, on nous remet en cadeau à tous les quatre un haut parleur sans fil par induction pour téléphone mobile et quelques goodies, c’est vraiment Noël ! Quelques membres des autres équipes viennent spontanément nous congratuler ce qui finit de parfaire notre bonheur. Je pleure une dernière fois.

Nous assistons ensuite aux autres présentations et découvrons les projets des autres. Franchement, ça envoyait vraiment du lourd, including « dong » ! Tout était canon, mention spéciale au graphisme du « défouloir » (sincèrement : un modèle d’anticonformisme d’une fraîcheur absolue) et à la présentation des « Chic Bastards ».

Dimanche 18h

Dernier volet de ces Happy Hacking Days 2014 ! Rendez-vous à la Mairie de Roubaix pour l’annonce des 5 finalistes, les HHD ont organisé le trajet en bus. Sous un aveuglant rayon de soleil, photo souvenir sur les marches de la Mairie. Tout le monde se marre, c’est de la balle.

photomairie

Réunis pour célébrer l’union du fun et de la technologie, nous nous pressons vers le théâtre de la cérémonie finale : la salle des mariages. Mais qui va donc rafler les écrans plats, les ps4 et les fraises tagada ?

Dimanche 18h30

L’annonce des 5 finalistes est dévoilée, notre groupe de Space Cowboys n’en fait pas partie : contrairement au public, le jury n’a semble t’il pas accroché à notre délire. Nous nous en moquons comme d’une guigne d’ailleurs, vilains punks que nous sommes, vu que nous étions venus pour nous marrer, nous dépasser et échanger et que sur ces trois points le contrat a été rempli à 110%. Notre satisfaction à ce moment vaut toutes les ps4 du monde.

Dimanche 19h45

Fin des pitchs, le buffet est ouvert. nous faisons nos adieux à quelques visages marquants de cette aventure avant de nous éclipser vers un repos (et une douche) bien mérités.

Epilogue sur ces Happy Hacking Days 2014 :

Les plus :

– L’ambiance de franche camaraderie entre les participants.
– L’organisation parfaite de l’événement par Click and Walk et Kikai Mining et la disponibilité du staff, au petit soin pour nous combler d’attentions.
– Les équipes de tournage qui ont couvert l’événement, sympas, impliqués, encourageants, top !
– La bouffe et la boisson à toute heure en mode « fresh it’s so fresh » !
– Les surprises en tout genre : Cadeaux, animations, paniers de fruits … je vous l’ai dit, c’était Noël !

Le moins :

Bon, prenons un gars qui participe à un concours de pâtisserie par exemple. Il se pointe et il a 6 heures pour faire une tarte, il fait ce qu’il veut, il faut juste que ça tarte soit la meilleure possible. Au terme des 6 heures, le jury arrive et goûte la tarte, puis il questionne l’artisan sur ses parti pris. Je pense alors que ce jury va rendre son verdict en se basant sur l’aspect du dessert, l’originalité des saveurs, la technicité du tour de main, l’équilibre des ingrédients… et pas sur le prix auquel la tarte va être vendue en magasin.

Bien sûr la monétisation d’un projet digital est un facteur important, ce point faisait d’ailleurs clairement partie des critères de notation. Seulement, les participants de ce Hackaton sont selon moi venus exercer leurs passions du code, du design voire de la mise en scène, pas faire un business plan (à défaut de l’envie, en auraient-ils eu seulement le temps…)

Ces Happy Hacking Days avaient le bonheur en trame de fond, aux dernières nouvelles le bonheur n’est pas quantifiable.

stayhungrystayfoolish

Sur ce, bravo aux finalistes et à the A-Team pour leur victoire !
À l’année prochaine, et plutôt deux fois qu’une !

PS : Retrouvez très bientôt notre projet « CosmoDash » sur le portfolio d’On prend un café !

Charles

Directeur Artistique @onprenduncafe.

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