L’affaire « Seriously McDonalds », ou l’impuissance d’un géant face au Web.

Ce week-end, cette image qui à l’évidence concerne McDonalds s’est propagée à une vitesse éclair sur le Web, et notamment Twitter. L’affiche explique « qu’en guise d’assurance suite à une récente recrudescence des vols, il sera dorénavant demandé aux clients Afro-Américains de payer une taxe additionnelle d’$1,5 par transaction. »

Le géant du fast-food a même été contraint de publier un démenti, la nouvelle ayant fait le tour du Web en peu de temps. McDonalds dénonce une publicité mensongère qui va à l’encontre « des valeurs de diversité culturelle » qui fondent la société. L’image est effectivement un « fake », dont le site Gawker.com a retrouvé des traces datant de Juin 2007. Le numéro indiqué en bas de l’affiche appartient quant à lui à la chaîne de fast-food KFC. Le nombre de Tweets relayant la fausse information diminue de plus en plus, mais le mal est fait.

« Cette image est un canular ignorant et dénué de sens. Tous nos clients ont de la valeur chez Mcdonald’s. La diversité est profondément ancrée dans notre culture, des 2 côtés du comptoir. »

Cette affaire est un bel exemple des nouveaux défis nés avec l’avènement des médias sociaux au service de l’entreprise, et avec eux, les défis de l’e-réputation.

L’un d’entre eux est de prendre la juste mesure de la rapidité avec laquelle une information, fausse ou non, se propage aujourd’hui sur le Web. La firme MacDonalds s’est retrouvée complètement impuissante face à la propagation de cette fausse information. Même après son démenti, ladite information était encore relayée, faisant son bout de chemin vers l’écran d’internautes dont une partie, irrémédiablement, n’est pas « follower » du compte Twitter de MacDonalds. Cette affaire met donc en lumière l’importance pour les grands groupes d’avoir aujourd’hui des cellules dédiées à la réputation online, ou de faire appel à des agences RP, bien qu’à l’évidence, ce ne soit pas toujours suffisant.

Le deuxième défi, qui et aussi est surtout un constat, et de prendre conscience que tout est possible sur Internet. Si quelques internautes peuvent ressortir du placard une photo mensongère face à laquelle un géant comme MacDonalds se retrouve impuissant, que peut faire l’internaute lambda dont une photo truquée circule sur la Toile ? Ici, c’est la question de la transparence des sources qui peut être soulevée. Retrouver des traces d’une photo datant d’il y a 4 ans sur le Web n’est pas permis à tout le monde. L’influence de ces faux relais d’information montre qu’à l’heure actuelle, dans certains contextes, l’e-réputation des entreprises est bâtie sur des fondations encore bien fragiles, qui pâtissent encore dudit manque de transparence des sources.

Sûrement l’un des grands défis de l’e-RP pour les années à venir…

 

Cafetier

Toujours à bloc, spécialiste des grands crus et rigoureux dans le dosage, je suis cafetier chez OP1C (et il y a du taf !)

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